S’il est des produits dont on s’attendrait à ce qu’ils soient parfaitement sûrs c’est bien ceux de notre salle de bain et de notre trousse de toilette. Pourtant une étude réalisée par l’Union fédérale des consommateurs (UFC)-Que choisir a révélé des résultats inquiétants.
Des dentifrices aux déodorants en passant par des shampooings et des crèmes de soin, 185 produits d’hygiène corporelle et cosmétiques pour adulte ou bébé contiennent des « substances préoccupantes du fait de leur caractère toxique, allergisant, irritant ou perturbateur endocrinien ». Dans 62 de ces produits, il a été découvert du méthylisothiazolinone (MIT), un puissant antibactérien et conservateur qui s’avère aussi être un allergène d’autant plus important qu’il est incorporé dans des produits destinés à rester au contact de la peau de manière prolongée. 101 produits révèlent dans leur composition des perturbateurs endocriniens qui pour 44 d’entre eux sont du type méthoxycinnamate d’éthylhexyle. L’association de consommateur s’interroge sur l’utilité de la présence de ce filtre UV dans des eaux de toilettes, des démaquillants ou des produits capillaires. Une interrogation d’autant plus légitime que cette substance peut être à l’origine de perturbation des fonctions œstrogénique et thyroïdienne.
La marque n’est pas une garantie
La marque et le prix ne constituent pas une garantie quant à la composition des produits. Ces substances inquiétantes ont en effet été trouvées aussi bien dans des produits de grandes marques que dans ceux des distributeurs. Ainsi, 3 produits de la marque Roc, 2 produits L’Oréal, 2 produits Carrefour, 2 Leclerc, et 17 d’autres marques courantes présentent des parabènes à longue chaîne. Plus inquiétant encore, huit lingettes pour bébés dont celles des marques Bébé Cadum, Nivea, Pampers et Mixa contiennent un conservateur, le phénoxyéthanol, réputé toxique pour le foie et le sang !
Le consommateur est d’autant plus floué que l’absence d’encadrement réglementaire des mentions commerciales rassurantes sur les emballages et les contenants rend ces dernières totalement fallacieuses. Le meilleur exemple de cette tromperie manifeste concerne la mention « hypoallergénique ». Du méthylisothiazolinone (MIT), un conservateur considéré comme un des pires allergènes a en effet été découvert malgré l’affichage ostensible de cette mention dans les nettoyants féminins Physélia Intimate, le lait de toilette Mots d’enfants de Leclerc et la crème pour le change des bébés de Corine de Farme.
Appel à la vigilance
L’étude de l’Union fédérale des consommateurs (UFC)-Que choisir confirme celle publiée une semaine avant elle par l’organisation non gouvernementale Women in Europe for a Common Future (WECF). Les conclusions de ces deux études sont concordantes et suffisamment alarmantes pour que l’association appelle à la vigilance immédiate des consommateurs et à un changement radical du côté des fabricants.
UFC-Que Choisir met ainsi à la disposition du grand public une carte repère avec les 12 substances les plus dangereuses pour guider les achats ainsi que l’intégralité de sa base de données sur son site Web Que choisir.org. L’Union fédérale des consommateurs (UFC)-Que choisir appelle de ses vœux la mise ne place rapide d’une législation renforcée visant à plus de transparence et à l’encadrement de ces substances préoccupantes.