Sur les étagères des bibliothèques et des librairies, de nombreux livres n’attendent qu’à être lus et découverts ! « Suicide d’une masculinité toxique » de Marc Sinclair est un roman publié récemment, aux éditions des auteurs des livres.
En nous offrant son tout premier ouvrage, l’artiste entraîne son lecteur et sa lectrice dans un récit complexe et profondément axé sur la psychologie et la sexualité, explorant sans tabou les tréfonds de la masculinité toxique et les relations entre les genres. L’auteur traite avec finesse la perception que se font de nombreux hommes hétérosexuels, dépeignant notamment un rapport toxique au cœur de l’intrigue.
Un roman d’aujourd’hui qui explore la sexualité des hommes
Dans cette œuvre, Daniel est le personnage principal. Il est fasciné par une théorie : celle des deux dimensions, une notion qui trace une différence fondamentale entre les hommes et les femmes en matière de sexualité. Selon cette théorie, les hommes seraient motivés par une sexualité « cérébrale », guidée par la réflexion, tandis que les femmes seraient davantage animées par une pulsion « génitale », guidée par l’instinct et les sens. C’est cette croyance qui influence fortement la vision de Daniel sur les relations entre les genres. Une optique relativement fermée de l’humain, qui dans son spectre sait s’exprimer sous un angle nettement plus large.
Un protagoniste obsédé, en quête de vérité
Marc Sinclair décrit avec intensité les obsessions de Daniel et son ambition : celle de se connaître soi, et d’avoir le fin mot de l’histoire au sujet de cette théorie sexuelle. L’homme se mue en créature avide de sexe et de savoir, il aimerait détenir la clé de la vérité, concernant le fossé entre les hommes et les femmes. Pour y parvenir, il se consacre à l’expérience, comme le ferait n’importe quel savant. Persuadé qu’enchaîner les aventures l’aidera à comprendre, il passe son temps à copuler. Les prostituées participent considérablement à cette quête pour le moins intense, puisque Daniel incarne le nymphomane pathologique par excellence. Cette fascination le conduit à vénérer ces TDS* (travailleuse du sexe), et sa relation avec l’une d’entre elles, Claudia, prend une tournure dramatique, qui donne au texte une dimension nettement plus touchante qu’il n’y paraît, au premier regard…
D’ailleurs, l’histoire de Marc Sinclair devient encore plus prenante lorsque Daniel se retrouve piégé dans un jeu dangereux avec Claudia. Convaincu qu’il peut gérer la situation, il délaisse sa bien-aimée, pour se perdre au beau milieu d’un labyrinthe, où les désirs de frustration nourrissent des dépendances qui relèvent de la déviance. Cette relation amoureuse, mais indéfinissable devient le reflet de la masculinité toxique qu’il incarne. À la manière d’un grand méchant ambigu, complexe et bien écrit, Daniel dénonce une réalité.
L’auteur décrit avec justesse les conséquences dévastatrices de cette masculinité toxique sur les relations humaines, allant jusqu’à les détruire. Le roman se transforme en une dénonciation efficace de cette spirale de sexe et d’addictions.
Une exploration psychologique et sociétale approfondie
Au-delà de l’intrigue très divertissante, « Suicide d’une masculinité toxique » se déploie sous la forme d’une étude de la psychologie humaine, telle qu’elle est traitée aujourd’hui. L’écrivain, Marc Sinclair, trouve avec justesse les bons mots, dépeignant des scènes parfois difficiles, dans le but de mettre en lumière les comportements problématiques qu’ont beaucoup d’hommes, vis-à-vis des femmes. D’ailleurs, Daniel n’est pas une caricature absolue et en ce sens, l’on peut affirmer que l’auteur a voulu lui insuffler plus de crédibilité, afin de ne pas le rendre complètement détestable, bien qu’il le soit à bien des égards.
Ce roman se développe, à la manière d’un commentaire social sur la notion de « masculinité toxique » dont on parle tant sur les réseaux sociaux, mais également dans les études supérieures. Tous les personnages et les situations décrits par Marc Sinclair reflètent notre réalité, même si le résultat n’est pas des plus flatteurs pour la gent masculine.
En bref, ce premier roman est une réussite au caractère aussi divertissant que « provocant », mais sous une forme que l’on pourrait qualifier d’intellectuelle et artistique. Grâce à une plume qui embarque immédiatement son lectorat dans son univers, l’auteur développe consciencieusement son personnage principal : Daniel. Il nous faisant ressentir une large palette d’émotions, allant de la pitié à la compassion, de la colère à l’apaisement.
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