La France a été submergée par une vague de gel sans précédent qui a compromis 80 % de ses vignobles. Le déblocage des fonds pour la catastrophe naturelle annoncé par le Premier ministre Jean Castex était incontournable : « Nous allons mobiliser des fonds exceptionnels pour répondre à une situation exceptionnelle« , a-t-il promis, suivi par le président lui-même qui a assuré les agriculteurs de « notre plein soutien dans ce combat« .
Mais le froid, qui a atteint ces dernières nuits moins 5 ou moins 6 degrés, ne semble pas encore terminé. Météo France annonce encore un froid extraordinaire dans les prochains jours. En Bourgogne ou dans la vallée du Rhône, les dégâts peuvent même atteindre 90% de la production, malgré tous les efforts des vignerons. Les tentatives pour protéger les vignes avec des brasiers et des bougies ont été vaines. Depuis hier, les stocks de ces produits sont également épuisés et il faut les faire venir de l’étranger. Et ce n’est pas bon marché. Lutter contre le gel avec des bougies et des brasiers peut coûter jusqu’à 7000 euros par hectare. Le prix des hélicoptères n’est pas moindre, qui sont à leur tour capables de distribuer assez bien la chaleur, mais atteignent des chiffres vertigineux.
Une réunion de crise s’est tenue hier au ministère de l’Agriculture à Paris avec des représentants des viticulteurs, des assureurs, des banquiers et des fonctionnaires d’autres ministères afin d’étudier les réponses financières à apporter pour éviter la faillite de nombreuses entreprises agricoles. L’une des régions les plus touchées est celle de Cognac, dans l’ouest de la France. « Avec tout ce qui se passe en ce moment, les droits de douane américains, le Covid, les restaurants et les bars fermés, notre secteur n’avait certainement pas besoin de ce gel« , a regretté Christophe Veral, président du Bureau national du cognac (Bnic).